MAJESTIC 12 : L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT, UN LEURRE


A partir de différents éléments probants, il est possible d’affirmer aujourd’hui, avec le recul, que MAJESTIC-12 est une appellation imaginaire inventée pour les besoins d’une « opération d’intox », par une ou plusieurs personnes désireuses de torpiller les recherches des ufologues sur le crash de Roswell et le phénomène O.V.N.I.

Toutefois cela ne veut pas dire qu’un tel groupe n’a pas existé sous une autre nom. Le général Arthur E. Exon, retraité de l’US Air Force, a fourni une indication très révélatrice.

Rencontré par Randle et Schmitt en 1990, l’ancien militaire de haut rang a déclaré que ce groupe très secret avait bien une réalité mais sous un autre terme qu’il n’a pas précisé.

 

Toutefois, selon lui, dans le jargon des officiers supérieurs, ce groupe était surnommé « the unholy thirteen » soit en français : “les treize affreux”. Il s’agissait donc d’un groupe de treize personnes et non de douze…

 

Opération Majetic-12… Opération Intox

Le point sur une affaire qui défraie la chronique ufologique depuis 20 ans.

 

PREMIÈRE ÉPISODE

En décembre 1984 Jaime Shandera a reçu un courrier anonyme hors du commun. Il contenait une pellicule photographique noir et blanc de 35 mm montrant plusieurs feuillets concernant un prétendu groupe très secret créé en 1947 : le MAJESTIC-12.

 

Le cachet postal indiquait un bureau d’Albuquerque, Nouveau Mexique. À l’époque, Shandera s’était associé à William Moore et Stanton Friedman dans le cadre d’une enquête en profondeur sur le crash de Roswell. Indéniablement, les trois hommes étaient ciblés.

Moore a été en 1980 le premier chercheur à révéler une partie de l’incident de Roswell dans un ouvrage en collaboration avec Charles Berlitz. Par la suite, il s’est trouvé en cheville avec certains membres de l’Office of Special Investigations (OSI), qui dépend de l’US Air Force, dont le Q.G. est à Kirtland AFB, Albuquerque, comme par hasard.

Parmi ces agents de renseignements, il y avait un sergent Richard Doty. Or, c’est ce militaire qui est entré en relation avec Moore peu après la sortie de son livre.

C’est à partir de ce moment-là que Moore a commencé à être manipulé par l’OSI comme il l’a lui-même reconnu quelques années plus tard.

 

D’évidence, c’est son enquête sur Roswell qui a causé sa « prise en main » par les services de sécurité de l’armée de l’Air, probablement pour le torpiller. Un but qui a été atteint, car les aveux de Moore ont causé son discrédit.

 

MÉDIATISATION

Le premier article sur le MAJESTIC-12 a été publié en décembre 1985 dans Just Cause, le bulletin du groupe CAUS (Citizen Against UFO Secrecy). Par la suite, les textes polémiques sur le MAJESTIC-12 ont rempli les pages de nombreux livres et de revues ufologiques durant plusieurs années.

 

 

On sait aujourd’hui que les documents reçus par Shandera sont des faux grossiers, probablement fabriqués par Doty, peut-être avec l’aimable concours de Moore. De fait, Doty avait déjà fourni des documents falsifiés à feu Leonard Stringfield, grand spécialiste des crashs d’ovnis. Quand le lecteur saura que l’une de ces pièces fait état d’un Alien tué par une sentinelle sur le tarmac d’une base de l’US Air Force, il aura une idée plus précise du genre de magouilles que Doty était capable de concocter.

 

DEUXIÈME ÉPISODE

Neuf ans plus tard, en décembre 1994, c’est l’historien en aéronautique et ufologue Don Berliner qui reçoit à son tour une pellicule photographique dans un envoi postal tout aussi anonyme que le précédent.

Elle comprenait les photos d’une trentaine de pages relatives à un prétendu manuel d’instructions à suivre en cas de récupération d’O.V.N.I. Il s’agit d’un travail très soigné qui comprend les acronymes MJ-12 et MAJIC.

Ce document est encore un faux façonné peut-être à partir d’un vrai manuel, à moins que tout n’ait été que le fruit de la fertile imagination d’un agent de sécurité militaire.

 

À noter que Berliner, à ce moment-là, s’était associé avec Friedman pour enquêter sur Roswell et le MAJESTIC-12, en remplacement de Moore, évincé.

 

Quoi qu’il en soit, les chercheurs, échaudés par les faux précédents, ont été unanimes pour rejeter l’authenticité de cette trentaine de pages. Certains se sont employés à le déboulonner, et parmi eux, Randle qui ne peut pas supporter Friedman, a certainement été le plus actif.

 

Première remarque, ce manuel censé être top-secret ne comporte pas de codes numérotés comme il en existe sur de vrais documents très secrets !

Je passerai outre sur tous les tenants et aboutissants concernant ce manuel, notamment ceux relatifs à une prétendue autre copie qui aurait été reçue en 1993 par le même Don Berliner d’un employé de la NASA. Pour autant que je sache il ne l’a jamais divulguée. C’est plus que louche car on ne voit pas pourquoi ce manuel aurait été donné à l’agence spatiale. Idem au sujet d’une copie qui aurait été dans les mains d’un ancien employé de la CIA en 1970.

 

Peut-être que ces rumeurs, qui émanent de Linda Moulton Howe selon mon collègue Gildas Bourdais, ont été répandues pour tenter de crédibiliser la version d’un manuel authentique.

Randle signale une autre gaffe importante qui est certainement la plus grosse. En effet, la page de couverture comporte dans le bas un logo ou cachet de forme ronde portant la mention suivante : « United States of America », et en dessous « War Office » (ministère de la Guerre). Randle affirme avec justesse que le War Office n’existait plus depuis sept ans à la date censée être celle de la rédaction du manuel (1954).

 

Normalement, c’est la mention « Department of Defense » qui aurait dû figurer. D’évidence, ce manuel ne tient pas la route.

 

STANTON FRIEDMAN : UN UFOLOGUE TRÈS ENGAGÉ

Cet ufologue américain professionnel, physicien nucléaire de formation, est l’un des rares chercheurs qui croient encore en l’authenticité du groupe MAJESTIC-12 et des documents qui s’y rattachent.

 

Il est vrai qu’il s’est engagé tellement à fond lorsque Shandera lui a montré les clichés résultant du développement de la pellicule reçue d’un expéditeur anonyme, qu’il lui est désormais difficile de renier ses prises de position initiales.

 

Il a commencé par cautionner à fond le crash de Roswell, puisqu’il faisait équipe avec Moore et Shandera sur cette affaire, ce qui n’est pas condamnable en soi loin s’en faut.

 

Le problème, c’est qu’il cautionne aussi les documents relatifs au MAJESTIC-12, et ce en dépit du fait que l’auteur du premier document divulgué, titré Briefing Document: Operation Majestic-12, a commis plusieurs bourdes.

 

L’une d’elle concerne le prétendu signataire dudit document. Il aurait été rédigé par l’amiral Roscoe H. Hillenkoetter. La mention exacte originale est celle-ci : ADM. ROSCOE H HILLENKOETTER (MJ-1).

 

Or, à l’époque, cet officier supérieur n’était que contre-amiral. La preuve de cela se trouve dans un document officiel émanant des archives du Congrès américain, datant du 31 août 1960.

 

Il s’agit de l’intervention du député Leonard G. Wolf, qui évoque le groupe privé NICAP et certains de ses membres les plus prestigieux, dont le « Vice-Admiral R.H. Hillenkoetter ».

 

Vice-amiral est le dernier grade de R. H. Hillenkoetter lorsqu’il a pris sa retraite. En conséquence, puisqu’il était contre-amiral au moment où il était censé rédiger ce document le 18 novembre 1952, il aurait dû écrire Rear-Adm.

 

C’est l’un des premiers éléments qui devaient élever la suspicion des chercheurs. En effet, d’autres erreurs ont été notées par la suite.

 

Par exemple, il y a la date du 7 juillet 1947 indiquée comme celle d’une opération secrète menée pour récupérer l’épave de l’objet tombé près de Roswell.

 

Elle est inexacte, car les enquêtes de Kevin. Randle et Don Schmitt indiquent le 3 ou le 4 juillet, plus probablement la nuit du 3 au 4 juillet.

 

Cette gaffe s’explique par le fait qu’au moment où a été conçu ce document, le faussaire s’est basé sur l’enquête de Moore, lequel n’a parlé que des débris retrouvés sur le ranch du fermier Brazel le 7 juillet précisément.

 

Dès lors, puisque la nature fallacieuse du document a été démontrée, comment doit-on interpréter le comportement de Friedman ? Pourquoi un scientifique de son niveau s’obstine-t-il à nier le coup monté devant autant de preuves ? 

 

Je n’irai pas jusqu’à le soupçonner de vouloir semer la zizanie dans les rangs des ufologues, mais j’avoue qu’en la circonstance son attitude est difficile à comprendre.

 

UN MANUEL ANACHRONIQUE

La couverture du manuel d’instruction reçu par Don Berliner a nécessité l’utilisation de caractères d’imprimerie de tailles et de styles différents, impossibles à faire avec une machine à écrire. La mention SOM 1-01 est en caractères de grandeur 36 et la classification TOP SECRET/MAJIC/EYES ONLY, est de grandeur 26.

De plus, si c’est le travail d’une imprimerie dotée d’une gamme de caractères très diversifiés, pourquoi les pages se trouvent-elles dans une chemise possédant un système de lames et de glissières pour feuilles perforées ?

 

Normalement, elles auraient dû être imprimées en recto et verso, puis reliées en leur milieu par des agrafes au minimum. Ces anomalies indiquent une haute probabilité pour une saisie sur ordinateur et sortie sur imprimante. Or, comme le premier micro-ordinateur a été mis au point en 1973, et que le manuel est censé avoir été conçu en 1954, cela constitue un anachronisme évident.


De plus, avoir attendu presque sept ans après le crash de Roswell pour rédiger un pareil document relève d’un non-sens. Enfin, une pièce aussi élaborée suppose un grand nombre d’exemplaires. 
Cela ne tient pas la route car après le crash de Roswell il n’a existé que deux unités militaires chargées de récupérer les restes d’objets aériens et spatiaux divers.

 

L’une, de l’armée de Terre, était l’Interplanetary Phenomenon Unit, qui a été désactivée à la fin des années 1950. L’autre, de l’armée de l’Air, est celle qui lui a succédé en 1957, le 4603è Air Intelligence Special Squadron.

TROISIÈME ÉPISODE

Finalement, en 1998, un nommé Timothy Cooper a affirmé avoir reçu, je cite : « des dizaines de milliers de copies de courriers déclassifiés émanant d’organismes étatiques et militaires divers ».

 

Comme dans les cas du « briefing document » et du « manuel » cités auparavant, certains comportent les terminologies “MAJESTIC-12, MJ-12 et MAJIC”.

 

Cooper aurait prétendu que c’est un nommé Thomas Cantweel qui les lui aurait envoyés, mais cet individu n’a jamais pu être retrouvé.

Plusieurs de ces documents sont manifestement des faux, car ils portent bon nombre de mentions que les enquêtes de Randle et Schmitt démontrent comme étant erronées.

 

Deux membres du groupe MUFON, MM. Wood père et fils, déjà cités, se sont employés à établir l’authenticité de certaines pièces. Ils ont d’ailleurs publié un article faisant le point de leurs recherches dans Mufon UFO Journal de mars 1999. Selon eux, il y a des courriers authentiques. Toutefois, nous remarquons que les Wood prétendent que le manuel reçu par Don Berliner l’est aussi, et du coup nous nous posons bien des questions sur ces deux chercheurs.

 

A noter que Cooper est lui-même suspect car à la fin des années 1980, il a communiqué deux cas de crash d’O.V.N.I. plus que douteux à Stringfield, dont l’un se serait produit au Cambodge durant la guerre américano-vietnaniemme.

 

Dans ce dernier incident, il a décrit un appareil portant sur sa coque un symbole identique à celui de l’O.V.N.I. de Socorro, observé au sol le 24 avril 1964 par le policier Loonie Zamora. Or il s’agit d’un symbole inventé par le Pentagone, dont le graphisme suggérait un module lunaire, substitué au vrai symbole qui était incompréhensible.

 

Que dire de plus à propos de ces « dizaines de milliers » de documents offerts gracieusement par un individu identifié que l’on n’arrive pas à retrouver ?

 

MAJESTIC-12 : UN LEURE ! UNE PREUVE INDISCUTABLE ?

En passant au peigne fin une brochure de Jan L. Aldrich composée uniquement de documents officiels déclassifiés, j’ai noté une copie de message envoyé par l’état major de l’armée américaine d’occupation, basé à Tokyo, reçu par le ministère de la guerre au Pentagone.

 

Il est daté du 7 août 1946 et doté du cachet TOP SECRET. L’expéditeur y demande des précisions sur le degré de classification de deux noms de code de « plans opérationnels » : OLYMPIC et MAJESTIC.

Un autre document du même organisme daté du 8 août 1946, qui est en fait la réponse au précédent, dit ceci : « Les deux noms de code cités dans votre message C.63884 ont été déclassifiés par JCS du 8 octobre 1945 ».

Cet élément est confirmé par la lettre d’une lectrice de Mufon UFO Journal dont le numéro de mars 2001 reproduit l’extrait suivant : « Le livre World War II Superfacts, de Don McCombs et Fred Worth, indique que la terminologie « Operation Majestic » a été utilisée pour un plan des Alliés visant à la prise de l’île de Kyushu au Japon ».


Or, quand j’étais chiffreur dans l’armée française, on m’a appris durant un stage de formation que lorsqu’un nom de code était choisi pour un but quelconque, on évitait soigneusement de le réutiliser même quand il n’était plus en usage.

 

Il en est de même chez les Américains, cela est confirmé par un article publié dans le mensuel Mufon UFO Journal de janvier 2001. Il s’agit d’un article de M. Paul B. Thompson, dans lequel il écrit : « Durant la Seconde Guerre mondiale, la création de noms de code par les militaires américains était réglementée, les listes de noms de codes approuvés étant compilées dans des livres à usage officiel. Les noms de codes n’étaient jamais réutilisés, et quelquefois une opération pouvait changer de nom de code si son but avait été modifié ou si sa sécurité était compromise ».

 

 

GALLIPOLI CITÉ PAR LE MAJESTIC-12

Il se trouve que parmi ses « milliers de documents » l’un d’eux est un faux manifeste. Il s’agit d’un prétendu « Premier rapport annuel » émanant du MAJESTIC-12, et comportant 16 pages.

 

Il n’est pas daté mais il se réfère à des événements s’étant tous produits avant le 31 décembre 1950. Donc, au mieux, ce rapport a été écrit en 1951.

 

On y évoque la disparition mystérieuse de plusieurs unités militaires, dont l’une est un canular prouvé, celle d’un bataillon anglais sur la presqu’île de Gallipoli, en 1915, durant la guerre entre les Alliés et la Turquie. Il s’agissait en fait d’une farce faite en Nouvelle-Zélande pour le Cinquantenaire des premiers combats du détachement des troupes néo-zélandaises à Gallipoli. Ce « Premier rapport annuel » cite trois autres disparitions d’unités militaires : l’une en 1707 dans les Pyrénées, les deux autres en 1858 (Cochinchine) et en 1939 (Chine). Avec le bataillon anglais de Gallipoli en 1915 cela fait en tout quatre troupes supposées disparues, dont l’une au moins -je le rappelle- relève d’un canular.

 

Or, ces quatre incidents sont cités dans un livre de Patrice Gaston, “Disparitions mystérieuses”, paru en 1973. Pour l’incident de 1915, cet auteur se réfère à LDLN n°82 paru en 1966, et à Georges Langelaan pour la disparition dans les Pyrénées en 1707.

En revanche, Patrice Gaston ne cite aucune source pour les disparitions de 1858 et 1939 survenues respectivement en Cochinchine et en Chine. Langelaan, quant à lui, cite les cas de 1707, 1858 et de 1915 dans la revue Planète n°37 parue en 1968.

 

Pourtant, il n’en rapporte aucun dans son livre “Les faits maudits”, sorti en 1967. Ce silence pourrait s’expliquer par le fait qu’au moment où il a achevé la rédaction de son manuscrit, il ignorait tout de ces incidents.

 

Mais, dans ce cas, où a-t-il trouvé les incidents de 1707 et de 1858 puisqu’il ne cite aucune source ? À ma connaissance, sauf erreur de ma part, le livre de Gaston (1973) est la première source de langue française citant les quatre incidents.

 

Je possède plusieurs ouvrages récents américains sur les disparitions bizarres, et si certains relatent bien l’affaire de Gallipoli, c’est le néant absolu pour les trois autres cas cités ci-dessus.

 

Charles Fort, qui a été un compilateur hors pair, ne mentionne aucun des incidents de 1707, 1858 et 1915, événements pourtant antérieurs à ses livres publiés entre 1919 et 1932.

 

Je constate donc qu’en 1951 (date prétendue de la rédaction de ce rapport annuel), il n’y avait aucune chance pour que ces quatre prétendues disparitions de troupes militaires puissent figurer dans un texte émanant d’un groupe top secret américain chargé de « gérer » le problème des O.V.N.I. et des suites du crash de Roswell.

Je parie même que le faussaire a dû s’inspirer d’une source française, car les ouvrages américains les plus récents sur les disparitions bizarres ne citent pas trois des quatre incidents en question. Gaston n’a pas été traduit en anglais, mais LDLN, à l ‘époque , avait quelques abonnés anglo-saxons.

Quoi qu’il en soit, le rapport en question n’a pu être écrit qu’après la divulgation en 1965 de l’affaire Gallipoli. Je conçois que ce “traçage” de dates ait pu paraître fastidieux à la lecture, et je m’en excuse auprès des lecteurs. Cependant il était indispensable car il démontre très clairement que ce soit disant “rapport annuel” secret de l’année 1951 ne peut absolument pas avoir été écrit avant 1965 ! 

 

J’ai tendance à croire pour ma part, que le rapport a été rédigé après l’année 1984, date de l’apparition des premiers documents Majestic-12, qui eux-mêmes étaient des faux comme nous venons de le voir !

DE LA RÉALITÉ DE ROSWELL À L’EXISTENCE DES « TREIZE AFFREUX »

En dépit de certains témoignages douteux et de la désinformation organisée autour du fameux « Majestic 12 », il s’avère que la réalité du crash de Roswell et la création d’un groupe occulte chargé de superviser la disparition des traces ne fait plus aucun doute !

 

Pour commencer, je rappellerai à l’attention du lecteur non averti que l’incident de Roswell concerne la chute d’un O.V.N.I. au début de juillet 1947, dans une zone désertique du Nouveau-Mexique. À l’époque les autorités américaines avaient avancé une confusion avec un ballon de type météo.

 

Puis, en 1997, le Pentagone a sorti une nouvelle théorie comme on sort un lapin du fond de son chapeau. Le Pentagone a prétendu en effet qu’il s’agissait d’un ballon « Mogul » affecté à un programme secret visant à détecter les éventuels tests nucléaires soviétiques.

 

Il n’en reste pas moins que plusieurs chercheurs ont réussi à démontrer qu’un appareil inconnu s’était bien écrasé et que ces deux explications ne tenaient pas la route. Si la première est un mensonge prouvé par la seconde, tout laisse penser que cette dernière relève encore d’une opération de désinformation.

 

Chose importante à se remémorer, un quotidien local, le Roswell Daily Record du 8 juillet 1947, avait annoncé la récupération d’une soucoupe volante par l’armée de l’Air à la suite d’un communiqué officiel émanant de Roswell Army Air Force.

 

L’article citait le major J. A. Marcel qui avait découvert des débris dans un champ. Il avait été averti par le shérif local, lequel avait été informé par un fermier venu à son bureau avec une boîte d’échantillons de pièces métalliques aux étonnantes propriétés physiques.

Puis, dans l’édition du lendemain, un démenti émanant de la même source faisait état d’une confusion avec un ballon sonde.

 

C’est en 1978 que l’ancien major Jesse A. Marcel, à la retraite, a pu être retrouvé et questionné sur le rôle qu’il avait joué en cette circonstance. En fait, l’ancien officier n’avait fait que constater la présence de nombreux débris retrouvés dans le ranch d’un certain William Brazel.

 

Puis, au fil des diverses enquêtes entreprises par les chercheurs privés américains, l’affaire a pris une dimension de plus en plus importante, au point que certains auteurs ont parlé du « scoop du millénaire ».

 

UN ENQUÊTEUR PERFORMANT

Kevin D. Randle est l’enquêteur le plus sérieux et le plus connu sur l’affaire de Roswell. Il a surtout su aller bien au-delà de William Moore, premier limier qui l’a exhumée de l’oubli.

Alors que Moore n’avait pu retrouver que des personnes ayant vu les petits débris cités plus haut, Randle est parvenu à identifier et à rencontrer des gens qui, soit avaient vu l’épave du vaisseau accidenté et les corps de ses passagers, soit étaient les descendants de ces témoins de première main décédés.

A l’époque, au début des années 1980, il s’agissait de vérifier les recherches de Moore, de les peaufiner, et surtout de localiser de nouveaux témoins. Au bout de quelques années Randle s’est séparé de son associé Don Schmitt et a poursuivi sa quête en solo.

 

Dans “Case MJ-12”, sorti en décembre 2002 chez Harpertoch, Randle divulgue de nouveaux éléments qui confortent l’hypothèse de la chute d’un O.V.N.I. Il s’agit en partie de données obtenues avant 1978 auprès d’anciens militaires, notées sur quelques feuillets, puis négligées car à l’époque il n’avait pas perçu l’importance de ces informations.

 

On peut comprendre son attitude. Avant 1978, il se refusait à croire qu’un O.V.N.I. accidenté avait pu être récupéré par l’armée de l’Air.

 

MANŒUVRE FRAUDULEUSE

Donc, c’est en 1976, alors qu’il enquêtait sur un cas de traces d’atterrissage, qu’il a eu l’occasion d’interroger un ancien sergent de l’US Air Force. Au cours de la conversation, Randle a évoqué une rumeur affirmant que l’armée de l’Air faisait passer ses essais d’appareils secrets pour des O.V.N.I.

 

L’homme a alors répondu qu’il n’avait jamais entendu parler de cela, mais qu’il avait fait exactement le contraire. Il avait en effet participé à des actions destinées à banaliser des témoignages d’O.V.N.I.

 

L’homme a ensuite cité un exemple très révélateur. Un jour ses supérieurs lui ont ordonné de transporter par camion un ballon météo disloqué muni de ses réflecteurs radars de type Rawin et leur cadre en baguettes de balsa, l’enveloppe en néoprène, etc.

 

Quand Randle lui a demandé à quel endroit il avait effectué sa livraison, l’informateur lui a répondu : « A Roswell » ! Cela colle parfaitement avec le fameux crash, et démontre le scénario suivant :

 

1– Les premiers débris trouvés par Brazel puis par le major dont certains ont été apportés au bureau du shérif de Roswell, étaient bien d’authentiques restes appartenant à un objet aérien inconnu. En effet leurs propriétés défiaient les lois physiques établies sur les matériaux connus.

 

 

2– Les échantillons montrés à des journalistes dans le bureau du général Ramay à Fort Worth étaient ceux d’un ballon du programme secret Mogul. De Roswell, les débris ont dû être transportés par avion à Fort Worth parce qu’ils devaient provenir du lieu de la découverte afin que le personnel n’ayant pas « un besoin de savoir » n’ait aucun soupçon.

 

D’ailleurs, le communiqué de presse de Roswell AAF précisait : « le disque volant trouvé par l’Air Force a été envoyé à Fort Worth ». Autrement dit, dès que la nature anormale de ces objets a été établie, le Pentagone a bel et bien ordonné une mise en scène à l’aide d’un ballon Mogul disponible à la base d’Alamogordo.

 

C’est en effet sur cette base que l’équipe chargée du programme Mogul avait été détachée. En conséquence, le sous-officier retraité rencontré par Randle pourrait bien être celui qui a amené le ballon démantibulé à Roswell, ou du moins quelques morceaux, à bord d’un camion parti d’Alamogordo.

UN TÉMOIN TROP BIEN INFORMÉ ?

L’informateur de Randle serait un ancien lieutenant qui aurait fini sa carrière comme général. Il n’est pas nommément cité mais on peut comprendre pourquoi. En 1952, il aurait été chargé de se rendre à la base de Roswell pour faire le tri des archives concernant le crash.

 

Il devait prélever certains documents bien spécifiques et les ramener à ses supérieurs. A noter qu’il a toujours refusé de dire de quels documents il s’agissait et pour quel service il œuvrait exactement. Il aurait donc pris connaissance de tous les dossiers archivés (qui contenaient des photos et des cartes) et a donc été en mesure de confirmer le crash d’un appareil inconnu avec ses passagers.

 

Toujours en 1952, mais en un lieu qu’il n’a pas voulu identifier, il aurait vu un Alien vivant, sorti sain et sauf de son vaisseau accidenté. Un peu plus tard, il lui aurait parlé en anglais. Cette créature serait morte en 1953. Cet événement aurait inspiré Spielberg pour son film E.T.

 

 

J’ai employé le conditionnel car l’homme a affirmé ensuite qu’en 1953, une deuxième créature en provenance du même monde inconnu aurait été amenée au même endroit non précisé et aurait vécu avec le survivant de Roswell !

 

Elle aurait aussi péri à peu près au même moment que son compatriote. D’après le même informateur, la planète d’où ces êtres étaient originaires se situerait à 350 années lumière de la Terre. De plus, cet Alien aurait affirmé que son espèce et la nôtre étaient les seules créatures intelligentes de toute la galaxie ! Le problème vient du fait que ces informations ressemblent fortement à celles révélées en 1983 par le sergent Doty à L. Moulton Howe.

 

De plus, Randle avoue ne pas avoir pu corroborer les dires de son informateur et, plus significatif, n’avoir pas retrouvé son nom à la bibliothèque de l’université d’Iowa où les archives concernant les listes des personnels militaires sont accessibles au public. Il reconnaît même avoir soupçonné une grosse supercherie. C’est ce que je crois aussi, car il est plus logique de ne voir là qu’une action d’intoxication.

 

L'ESTIMATION DE LA SITUATION

Le Project Sign avait débouché sur un épais rapport destiné à exposer le résultat des recherches sur les O.V.N.I. Or, dans les conclusions, les experts affirmaient que ce qui était observé correspondait à des vaisseaux interplanétaires.

Selon l’ancien capitaine E. J. Ruppelt dans son livre édité en 1958, elles ont été rejetées par le général Hoyt S. Vandenberg, adjoint du chef d’état major de l’US Air Force. (The Report on Unidentified Flying Objects, p. 58 et 64).

Or, Randle prétend avoir obtenu une autre version d’un ancien colonel des services de renseignement de l’armée de l’Air. A l’en croire, le général Vandenberg n’a pas du tout refusé les conclusions des spécialistes du programme Sign.

 

En fait, il a seulement demandé que deux ou trois pages du rapport soient supprimées, celles où mention était faite de l’existence de preuves physiques aux mains des militaires.

 

La première mouture du rapport a donc été renvoyée à la base de Dayton, où se trouvait l’ATIC (les services de renseignements de l’US Air Force). Puis la version définitive, amputée selon les ordres du général Vandenberg, lui a été transmise. Une copie de ce document final a été lue par plusieurs personnes, dont Ruppelt, et les mêmes conclusions y figuraient toujours. Seules les informations concernant les preuves physiques détenues par des militaires avaient disparu. (Case MJ-12, op. cit. pp. 87-88).

 

De quelles preuves physiques pouvait-il s’agir sinon celles relatives à tout ce qui avait été récupéré à Roswell ?

 

AUTRES ÉLÉMENTS PROBANTS

Randle rappelle aussi ce que lui a dit l’ex major Edwin Easley, qui était chef de la police militaire à la base de Roswell au moment du crash. Au cours de plusieurs interviews, Easley a toujours refusé de donner des détails sur le rôle exact qu’il avait joué dans la récupération de l’épave et des corps.

Il a justifié son comportement en prétendant avoir juré de garder le secret au Président des Etats-Unis lui-même. Bien entendu, on ne lui a pas fait prêter serment pour un vulgaire ballon.

Randle écrit ceci : « Si le Président a été mis au courant, cela veut dire que le comité top-secret de superviseurs a été créé à la fin de juillet 1947 ».

Le Président ne semble pas s’être déplacé lui-même à Roswell. Par contre, un autre ancien militaire, Robert Smith, a dit à Randle que le Président avait délégué sur place son représentant, un nommé Raymond de Vinney. C’est donc probablement devant cet envoyé spécial que Easley a dû s’engager à garder le silence.

Easley affirme que lui et d’autres militaires de la base ont été réunis dans une salle où un fonctionnaire en civil leur a demandé de ne rien dévoiler à qui que ce soit sur l’affaire. Il s’agissait probablement de R. de Vinney.

 

 

Easley a fait plusieurs réponses indirectes à certaines questions qui ne laissent place à aucune ambiguïté. Par exemple, à un moment donné, Randle lui a posé celle-ci : - « Pensez-vous que le fait de considérer le crash de Roswell comme étant un incident mettant en cause un appareil extraterrestre peut nous mettre sur la bonne voie ? »

 

Voici ce que l’ancien officier lui a répondu : « Permettez-moi de vous dire seulement ceci : cela ne vous met pas sur la mauvaise voie ». Enfin, Easley a confirmé que le fermier William Brazel avait été arrêté provisoirement, emmené à Roswell AAF et retenu quelque temps. Si ce témoin n’avait découvert que les restes d’un simple ballon, cette garde à vue ne se serait jamais produite.

 

En réalité, aucun doute n’est permis. Ces éléments évacuent formellement toute origine terrestre des débris récupérés sur les sites concernés. Rappelons qu’il y a eu au moins deux sites différents, celui du champ aux multiples petits débris, et celui de l’épave principale et des corps.

 

Lors d’une autre conversation, Easley a affirmé que d’une façon générale les livres sur l’affaire de Roswell sont corrects dans leurs grandes lignes même si certains détails sont erronés.

 

Le fait majeur est donc bien relatif à un appareil alien accidenté près de Roswell, récupéré avec les corps de ses passagers.

 

ALIEN RESCAPÉ ?

Au début des années 1980, des rumeurs ont commencé à circuler sur un survivant qui aurait été retrouvé dans le crash de Roswell. La plus importante émane de la chercheuse Linda Moulton Howe qui, en avril 1983, a pu voir et lire un document très secret que lui a montré le très suspect sergent Richard Doty, de l’OSI (Office of Special Investigations) dépendant de l’USAF. Elle détaille cet épisode dans son livre “An Alien Harvest”. Or Doty a été en cheville avec William Moore, et est connu pour avoir piégé plusieurs ufologues réputés avec des histoires émanant de sa très fertile imagination.

 

 

Il n’empêche que Randle a recueilli deux témoignages plus sérieux, l’un de seconde main, l’autre de troisième, qui vont dans le même sens. En mars 1991, il a eu l’opportunité d’interroger Mme Barbara Dugger, petite-fille de George Wilcox, shérif de Roswell au moment des faits.

 

C’est lui qui avait reçu dans son bureau les premiers débris anormaux apportés par William Brazel. Wilcox avait gardé le silence pendant de nombreuses années car les militaires lui avaient fait jurer de garder le secret.

Puis, un jour il n’a pu résister à l’envie de tout révéler à son épouse. Plus tard, Mme Dugger, qui à ce moment-là vivait chez sa grand-mère, Inez Wilcox veuve du shérif, a été mise dans la confidence par cette dernière.

 

Il s’avère que Wilcox se serait rendu sur le site n°2, là où se trouvait l’épave principale de l’appareil inconnu accidenté. Il a pu y voir de très nombreux débris ainsi que plusieurs petits Aliens dont l’un était encore en vie. Ils avaient une grosse tête et portaient une sorte de combinaison grise qui ressemblait à de la soie (Case MJ-12). En juin 1991, Randle a réussi à localiser Mme Franckie Rowe, fille de Dan Dwyer, pompier à Roswell au moment de l’incident.

 

Son père était allé aussi sur le site n°2 et avait vu un appareil bizarre et trois de ses passagers dont l’un était vivant. Il s’agissait d’une créature humanoïde pas plus grande qu’un enfant de dix ans.

 

Un peu plus tard, les militaires sont venus chez lui pour l’inviter à ne rien divulguer sur cette affaire tout en laissant planer une menace s’il se montrait trop bavard. En fait, à ce moment-là, il avait déjà tout raconté à sa famille.

 

D’autres parents de F. Rowe ont corroboré ses allégations. Randle a évoqué ces deux témoignages en 1994 dans “The Truth about the Ufo Crash at Roswell”. Dans son dernier livre, il en rapporte un troisième qui, bien que très suspect, mérite le détour.

 

 

UN GROUPE TRÈS SECRET

Dans les années 1980, plusieurs supposés documents officiels sont parvenus dans les mains de certains chercheurs américains émanant d’expéditeurs anonymes.

Ces pièces se référent toutes à un prétendu groupe secret chargé de gérer la situation créée par l’intrusion des O.V.N.I. en général et du crash de Roswell en particulier.

Il s’agit de la fameuse mystification liée au MAJESTIC-12. Et ce n’est sûrement pas par hasard si ce sont les gens qui enquêtaient précisément sur le crash de Roswell qui les ont reçus comme nous l’avons vu au début de ce dossier.

Cependant, la situation engendrée par l’irruption des O.V.N.I. dans notre environnement planétaire, et surtout par le cas de Roswell, a dû conduire le Pentagone à créer effectivement un groupe très secret pour chapeauter les recherches.

 

Pendant ce temps-là, la diversion de la presse (donc du public) était faite avec des programmes successifs officiellement reconnus : Sign, Grudge, puis Blue Book jusqu’en 1969.

Randle affirme que si l’on examine attentivement la documentation officielle qui existe depuis juillet 1947, et qui a été déclassifiée et rendue accessible grâce à la loi sur la liberté de l’information aux Etats-Unis, on peut deviner qu’un tel groupe a réellement existé.

Le même auteur, rappelons-le, avait déjà obtenu en juin 1990, une information allant dans ce sens auprès du général retraité Arthur E. Exon, qui a été lieutenant colonel à Wright-Field AAF (Dayton, Ohio).

 

Cette base, devenue Wright-Patterson AFB par la suite, abrite encore le Q.G. de l’ATIC. Le général Exon a certifié qu’il ignorait quel était le nom exact de ce comité de superviseurs, mais il était surnommé « les treize affreux » par les officiers supérieurs.

 

Une fois de plus, la supercherie des documents liés au Majestic-12 est apparue. En effet, le comité TOP SECRET était constitué de treize hauts responsables et non de douze.

 

 

LES MEMBRES DU COMITÉ ?

Le général Exon a aussi donné plusieurs noms de membres de ce groupe, dont ceux-ci : Harry Truman, président des Etats-Unis ; James Forrestal, ministre de la marine de Guerre ; Stuart Symington, vice-ministre de la Guerre pour l’armée de l’Air ; Carl Spaatz, chef d’état-major de l’armée de l’Air.

 

Pour sa part, Randle estime que les personnalités suivantes ont dû faire partie de ce comité :

Kenneth C. Royall, ministre de la Guerre ; George C. Marshall, ministre des Affaires étrangères ; Dwight D. Eisenhower, chef d’état-major de l’armée de Terre ; Thomas T. Handly, adjoint au chef d’état-major de l’armée de Terre ; George Kenny, chef du SAC (Strategic Air Command) ; Hoy t S. Vandenberg, adjoint au chef d’état-major de l’armée de l’Air ; Martin F. Scanlon, chef des services de renseignement de l’armée de l’Air ; Nathan F. Twining, chef de l’AMC (Les services techniques de l’armée de l’Air) ; Sidney Souers, directeur du CIG, organisme qui est devenu la CIA. le 26 septembre 1947 (puis Roscoe Hillenkoetter, premier patron de la CIA à compter de cette date).

Ces neuf noms proposés par Randle, ajoutés aux quatre cités par le général Exon, sont probablement ceux des treize hauts responsables qui formaient « the unholy thirteen » .D’après mes propres recherches, ce comité de VIP a pu être constitué des membres du NSC, National Security Council, créé le 26 juillet 1947, ce qui n’est pas un simple hasard.

 

Puis, il a pu porter un autre nom spécifique par la suite, et j’ai proposé Authority 10/2, groupe de pouvoir exécutif occulte créé le 18 juin 1948, émanation du NSC. J’ai d’ailleurs toujours pensé que la création du NSC le 26 juillet 1947 était une des conséquences du crash de Roswell.

Il me semble à présent que le lecteur a désormais suffisamment d’informations pour se forger sa propre opinion sur cette affaire hautement controversée.

 

LA GALERIE DES AFFREUX

Source : Jean Sider

Source : lesavoirperdudesanciens.com